A l’école du chanoine Pfulg

Votre fille Adèle, élève de la 1re classe B, n’est pas revenue en classe depuis le mercredi 26 mai 1971…
Le directeur se réfère aux dispositions légales en vigueur pour conseiller à Madame X d’éviter une situation d’illégalité. «Les parents sont libres de disposer de leurs enfants comme bon leur semble», répond Madame X…»
Cette maman dit tout haut ce que beaucoup pensaient alors tout bas. Aujourd’hui, dans le canton de Fribourg, le CO est à ce point ancré dans le paysage éducatif qu’il semble remonter à la nuit des temps. On est donc à cent lieues de se douter combien la situation qui prévalait au secondaire inférieur était encore au milieu du siècle dernier à la fois anarchique et injuste.
Certes, le coup de collier du conseiller d’État Max Aebischer fut déterminant pour sa mise en œuvre. Mais pour passer de l’intention aux applications concrètes, il fallut le travail inlassable et patient, pédagogue pour tout dire, du chanoine Gérard Pfulg (1915-1997), inspecteur des Écoles secondaires. C’est de ses archives personnelles, léguées à la BCU, qu’ont été extraites ces quelques pages émouvantes et savoureuses à la fois, et qui témoignent de cette laborieuse réforme.